Mardi 1er février 2011 à 14:57
Il y a deux ans, à cette période exactement, j'étais en pleine crise d'anorexie. J'avais réussi à perdre 6 kg en deux semaines, et j'étais en train de fondre littéralement ; je m'amusais à compter mes côtés sous la douche... Il y a un an, j'avais repris quasiment tout mon poids, et j'étais complétement désespérée à cause du boulot demandé par la prépa. Pourtant, je m'y amusais bien ; et je ne me doutais absolument pas que quelques semaines plus tard, j'allais finir dans un lit d'hôpital, traitée à la morphine. J'ai fini mon année en étant quand même 8e de ma classe, alors que j'avais loupé plus d'un mois de cours et que la morphine avait sérieusement entamé mes capacités de concentration. Première année de philo acquise mention bien. J'ai traversé une véritable épopée pour réussir à trouver un lycée qui voulait bien de moi en khâgne spécialité philosophie (c'est-à-dire que ça craint, d'avoir été absente plus d'un mois - même pour cause de maladie). Un mois après la rentrée, alors que j'étais déprimée par mes 4h30 de trajet par jour, par un lycée bourgeois beaucoup trop strict, je rechute. Et j'apprends que ma cicatrice est loin d'être parfaite : il reste des bulles d'air dedans, dont une de 3 cm de diamètre qui risque de me pourrir sérieusement la vie. Bam. Plus jamais de sport, adieu la prépa, adieu l'avenir de journaliste itinérant, adieu les concours prestigieux, adieu tous mes rêves de voyages extravagants. Au moindre effort trop important, au moindre stress, je rechuterai. Oh, dans le fond, ça n'a pas d'incidence sur ma santé ; mais vous ne pouvez pas vous imaginer les douleurs atroces que ça provoque. Et seul le repose forcé d'une bonne semaine peut arranger cela. Donc, bonjour la fac, avec toutes les désillusions qui la suit : les profs pas toujours compétents, l'organisation stressante, l'anonymat total... Tout ça sur fond de divorce de mes parents, de disputes avec des amis proches.
Je ne crois pas que cette année 2010 aura été vraiment "parfaite" : opération, avenir anéantit, divorce, disputes, éloignements, argent, maladies... Et pourtant, je n'arrive pas à me dire qu'elle a été "une année de merde" comme j'ai pu le lire si souvent sur les statuts de mes "amis" sur Facebook. L'opération était lourde, et les séquelles sont là, oui. J'ai encore été clouée chez moi ce week end à cause de douleurs trop fortes et je ne ferai pas ce dont j'avais rêvé de faire depuis toute petite. Pourtant, je m'en suis relevée. J'ai arrêté certaines activités qui me tenaient à cœur mais j'en ai début d'autres ; ma bibliothèque a même doublé en un an ! Il est vrai aussi que j'ai perdu des amis auxquels je tenais particulièrement - mais ça m'a juste fait prendre conscience que ceux qui restaient étaient en réalité beaucoup, beaucoup mieux. Le divorce est assez difficile à vivre ; surtout avec les problèmes de maman pour trouver un logement. Mais finalement, tout le monde s'en porte mieux. Et puis, la fac, une fois qu'on s'y habitue, ce n'est pas si terrible que ça. Je crois même avoir trouvé une période philosophique qui me passionne vraiment... Donc non, au final, cette année n'aura pas été "une année de merde". Une année difficile, oui, c'est sûr, mais pas "de merde".
Je crois tout de même que la plus belle des victoires aura été celle que j'ai faite sur l'anorexie. On ne guérit jamais vraiment d'une telle maladie : il m'arrive encore de rechuter et de haïr mon image dans le miroir. Pourtant, je crois qu'elle est loin derrière moi. La preuve principale est d'ailleurs ce regain de coquetterie. Dans le fond, c'est normal : j'ai d'abord réappris à avoir le plaisir de manger. Il a alors fallu que je m'habitue à mon corps qui avait repris quelques formes (je ne compte plus mes côtes...). Une fois fait, j'ai eu envie de le mettre en valeur : coiffeur, habits, accessoire... J'aime ça. Ce qui n'était pas du tout le cas il y a deux ans, où dans le fond, je m'en fichais souvent. Si je faisais un minimum attention, c'était parce que j'avais encore peur du regard des autres.
Le seul défaut de cette année, c'est qu'elle m'a rendue encore plus misanthrope : j'ai mes amis, et j'ai peur d'aller vers d'autres. Ce qui explique cette solitude énorme à la fac... Et le refus de me laisser assez approcher par quelqu'un pour lui faire confiance et apprendre à l'aimer. Mais ça viendra. Ou pas.
Participation écrite.
Par Mardi 1er février 2011 à 16:19
le Oui, elle restera dans les annales celle-là... Et vu comment commence 2011, elle ne sera ni calme ni conforme à mes désirs.
Mais je ne crois pas que je doive m'en plaindre, en fait. Au moins, je ne m'ennuie jamais =D
Mais je ne crois pas que je doive m'en plaindre, en fait. Au moins, je ne m'ennuie jamais =D
Par Mardi 1er février 2011 à 19:17
le Je crois que le plus dur quand on traverse des épreuves difficiles, c'ets de voir qu'en fait, personne ne nous soutient... On est seul.
Tu sais de tous les "amis" que je croyais avoir combien on pris de mes nouvelles depuis 2011? 3: deux potes du lycée et toi. C'est tout.
Je sais, je suis désolée de balancer ça comme ça, mais ça me fout tellement les boules, ça me mine, ça me ravage... J'ai jamais eu autant besoin de soutien... et je réalise qu'en fait y a personne. J'en arrive à me demander si je suis si détestable que ça.
En réponse à ton commentaire et en même temps à ton article: j'ai jamais été anorexique. Mais quand j'étais au lycée, avant de rencontrer Camille, je pesais 10 kilos de moins. Ca m'amusait de ne rien manger, je perdais du poids, je me trouvais toujours mieux des kilos en moins, certainement ça aurait pu aller trop loin. Mais ma mère a vu ma perte de poids, et donc ça a été rendez vous illico chez le médecin et après surveillance de ce que je mangeais. Mon problème, c'tes que je suis incapable de faire la part des choses. Soit je ne mange plus, sois je mange trop. Mais je suis incapable de manger normalement. Au final j'en arrive au même point qu'il y a deux ans: ma mère surveille ce que je mange... mais cette fois ci elle regarde si je ne mange pas trop. Ca me frustre encore plus. je ne supporte pas l'état dans lequel je suis. Je sais pourtant qu'il y a une solution radicale pour perdre du poids très vite: me remettre à ne plus manger. Mais si je fais ça, je sais aussi que je ne tiendrai pas le coup pour mes études. Et j'ai vraiment envie et réussir.
J'espère que tu vas réussir à te séparer de cette maladie qui te bouffe la vie, Alicia, je te souhaite beaucoup de courage. Je suis pas très présente, mais bon... je me rattraperais quand j'aurai cette fichue année ;p
Je suis désolée d'avoir plus parlé de moi... c'est juste que cette histoire d'amis me fait littéralement souffrir. Quand j'étais petite, j'ai toujours rêver d'avoir pleins d'amis, d'appartenir à un petit groupe où on serait tous super heureux on prendrait tout le temps pleins de nouvelles de nous tous... Y a un moment où j'ai cru l'avoir trouver ce groupe. Et finalement je réalise n'y avoir jamais appartenu.
(euh jai fait certainement plein de fautes, mais là, pas du tout envie de me relire!)
Tu sais de tous les "amis" que je croyais avoir combien on pris de mes nouvelles depuis 2011? 3: deux potes du lycée et toi. C'est tout.
Je sais, je suis désolée de balancer ça comme ça, mais ça me fout tellement les boules, ça me mine, ça me ravage... J'ai jamais eu autant besoin de soutien... et je réalise qu'en fait y a personne. J'en arrive à me demander si je suis si détestable que ça.
En réponse à ton commentaire et en même temps à ton article: j'ai jamais été anorexique. Mais quand j'étais au lycée, avant de rencontrer Camille, je pesais 10 kilos de moins. Ca m'amusait de ne rien manger, je perdais du poids, je me trouvais toujours mieux des kilos en moins, certainement ça aurait pu aller trop loin. Mais ma mère a vu ma perte de poids, et donc ça a été rendez vous illico chez le médecin et après surveillance de ce que je mangeais. Mon problème, c'tes que je suis incapable de faire la part des choses. Soit je ne mange plus, sois je mange trop. Mais je suis incapable de manger normalement. Au final j'en arrive au même point qu'il y a deux ans: ma mère surveille ce que je mange... mais cette fois ci elle regarde si je ne mange pas trop. Ca me frustre encore plus. je ne supporte pas l'état dans lequel je suis. Je sais pourtant qu'il y a une solution radicale pour perdre du poids très vite: me remettre à ne plus manger. Mais si je fais ça, je sais aussi que je ne tiendrai pas le coup pour mes études. Et j'ai vraiment envie et réussir.
J'espère que tu vas réussir à te séparer de cette maladie qui te bouffe la vie, Alicia, je te souhaite beaucoup de courage. Je suis pas très présente, mais bon... je me rattraperais quand j'aurai cette fichue année ;p
Je suis désolée d'avoir plus parlé de moi... c'est juste que cette histoire d'amis me fait littéralement souffrir. Quand j'étais petite, j'ai toujours rêver d'avoir pleins d'amis, d'appartenir à un petit groupe où on serait tous super heureux on prendrait tout le temps pleins de nouvelles de nous tous... Y a un moment où j'ai cru l'avoir trouver ce groupe. Et finalement je réalise n'y avoir jamais appartenu.
(euh jai fait certainement plein de fautes, mais là, pas du tout envie de me relire!)
Par Mardi 1er février 2011 à 19:21
le Gloups, du coup j'ai complètement oublié de dire une chose: pour le truc de l'anorexie: je ne dirais pas que je connais ce que tu ressens, mais cette sensation quand on est mal de retomber dans un trou, comme si on avait plus envie de lutter contre nos idées les plus noires ça je connais...
Alicia, je t'en supplie, ne te relaisse pas ravager par cette merde... tu as surmonter pleins de trucs, alors j'en suis sûre tu es assez forte pour lutter contre l'anorexie.
Alicia, je t'en supplie, ne te relaisse pas ravager par cette merde... tu as surmonter pleins de trucs, alors j'en suis sûre tu es assez forte pour lutter contre l'anorexie.
Par Dimanche 6 février 2011 à 15:56
le Et bam. Je repassais toujours pas ici, et puis et puis. Ce texte, ton retour. Nouvelle vie, nouvelle chose. Quand je te lis, je me souviens des vagues, de l'intelligence, maturité plutôt que produit la douleur. La révolte contre l'inanité passive. Le délire de croire au bonheur, et tout, et tout. Je me souviens aussi l'appel de la philosophie. Je te souhaite plein de courage, toujours. Et si tu as envie de parler avec une inconnue, sur tout, voire sur rien, voire de philo.
Ps : maintenant, je suis en prépa.
Ps : maintenant, je suis en prépa.
Par Vendredi 13 mai 2011 à 20:29
le C'est horrible ce que tu nous dis. Tu as eu beaucoup de courage.
Mais avec la volonté que tu as, tu remonteras la pente. J'espère que ta santé va se maintenir. Avec un diplôme de fac on peut très bien être journaliste.!
Mais avec la volonté que tu as, tu remonteras la pente. J'espère que ta santé va se maintenir. Avec un diplôme de fac on peut très bien être journaliste.!
Par Vendredi 27 mai 2011 à 12:17
le Merci pour cette leçon de courage !
Par Mercredi 31 août 2011 à 16:34
le It is awful! I hope you are ok now! It is good that you understood your mistake
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en te souhaitant plus de calme et de conformité pour 2011
:)